CONSTITUTION du 1er BATAILLON de MARCHE FFI du rhone

Dès le 5 septembre, sous l'impulsion du Capitaine Curvat, chef du Secteur IV FFI du Rhone, un corps franc à l'effectif d'une compagnie se constitue à Sathonay avec les maquisards du camp DIDIER. Ce maquis qui groupait environ quatre cents volontaires des cantons de Trévoux et de Miribel, avait monté son camp dans une forêt près de Tramoyes. Ainsi placé, il pouvait agir sur les communications de l'ennemi et principalement sur la route et la voie ferrée Lyon-Bourg-Jura. La lutte qu'il y mena fut efficace mais souvent rude, et nombreux furent ceux qui tombèrent, notamment à Mionnay et à Meximieux. Le 10 septembre, les maquis du Secteur III commandés par le chef de Bataillon BERTHIER se rassemblaient également à Sathonay. Ils avaient brillamment combattu dans la région N.O. de Lyon et pris activement part à la libération de la grande ville. Le Commandant BERTHIER avait reçu la mission de former un bataillon avec l'ensemble

Les différents maquis furent groupés par affinité en quatre compagnies de voltigeurs et une compagnie hors rang :

  • La 1ère compagnie, commandée par le Lieutenant GROSJEAN (Yvan) avec les maquis de Tarare.

  • La 2ème compagnie, commandée par le Capitaine TRONCY (Contact) avec ceux de Thisy et Court.

  • La 3ème compagnie, commandée par le Lieutenant Sommeron (Max) déjà constituée par le maquis de Tramoyes.

  • La 4ème compagnie, commandée par le Capitaine MICHEL, avec ceux de Ste FOY l'Argentière, St Laurent de Chamoussey, et St Symphorien sur Coise.

  • La CHR groupait les services du Bataillon. Le Lieutenant GAULT, officier des details en pris le  commandement

Un tableau d'effectifs et de dotation de matériel fut étudié et autant que possible réalisé avec le personnel et le matériel disponible. La majorité des engagés venait du maquis, mais beaucoup de jeunes gens qui n'en avait pas fait partie, exaltés par l'ambiance et soulevés par le désir de combattre étaient accourus. Ils permirent de compléter les effectifs du Bataillon. L'inscription sur les contr8les nominatifs des compagnies, et la signature sur un vieil imprimé de démobilisation rectifié d'un trait de plume tenait lieu d'engage- -ment pour la durée de la guerre. Ces formalités simplifiées n'avaient aucune valeur légale. Il suffisait d'être volontaire pour être accepté, et les questions de visite médicale, voire d'identité réelle paraissaient tellement secondaires qu'il ne venait même pas à l'idée de s'en soucier. L'ambiance de ce temps devait ressembler à celle de la levée en masse des volontaires de'1792

Chaque maquis avait apporté son matériel et Dieu sait s'il y en avait. Chacun avait appris en l'acquerrant le prix de toute chose, et il n'était pas question d'en abandonner la moindre parcelle, ni d'en céder au voisin. Mais il manquait surtout de l'habillement et des équipements, aussi le Commandant BERTHIER et le Capitaine POIRIER son adjoint s'efforcèrent-ils d'en obtenir auprès de services pauvres mais avares •

Chacun mettait beaucoup d'ardeur à la mise sur pied du Bataillon, et l'émulation la faisait avancer à grands pas. Le camp de Sathonay qui pendant vingt et un mois avait retenti du bruit de bottes des occupants et des chants de marche germains ou slaves  revoyait enfin nos soldats. Les compagnies allaient à l'exercice, et nos maquisards, amis habituels de l'ordre dispersé et de l'action personnelle et autodidacte, se pliaient avec entrain à la discipline du rang. La meme foi animait cadre et troupe, et chacun s'efforçait de s'instruire pour pouvoir mieux se battre. Comme le temps manquait, il s'agissait surtout d'apprendre au plus vite ou de remettre au point les rudiments essentiels. Aussi le maniement d'armes et le pas cadencé, l'instruction du tir et les exercices de combat absorbèrent ils les quinze jours de travail qui devaient nous être consentis. Il y a peu d'exemples qu'un bataillon créé de toute pièce puisse être considéré comme apte à se battre après deux semaines seulement d'organisation et d'instruction. Ce fut pourtant celui que donna le Bataillon BERTHIER. Les éléments constitutifs assez hétérogènes s'étaient fondus en un tout cohérent et discipliné. La foi et la volonté avaient eu raison du temps et des difficultés, et le nouveau-né ne tarda pas à se faire connaître.

 

 

 

 

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Révision : 06 juin 2008

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