Construction de  la route militaire joignant  le col de la Moutière (2452 m)  le  col du Restefond (2680 m)  et le col du Raspaillon ( 2513 m)

Rapport sur le chantier du col de la Moutière de  l’été  1932

Par le sous-Lieutenant Boudol

Travaux exécutés

  •  une route de 2 km de longueur sur  3 mètres de largeur

  •  des abris alpins à savoir :
  • fouille d’environ   1 200 m  3

  • pose des tôles sur murets en béton

  Le  25 septembre 1932 la moitié des tôles était posées soit  51 éléments sur  102

  • 2 ponceaux ont été posés sur un torrent

  • un concasseur a broyé environ 100  m 3 de cailloux

Rendement

Au mois de juillet le rendement fut mauvais. En tout la 5e Compagnie du  5e régiment de tirailleurs marocains  a travaillé 14, 5 jours sur le chantier  en un mois par suite de diverses circonstances en ne fournissant que 45 hommes au lieu des  60 qui étaient prévus.
            Mais à partir du 1 er août  le 6e régiment de tirailleurs marocains ayant relevé le  5e , le rendement est devenu excellent. En effet les 60 hommes prévus  travaillèrent et les officiers du 6e R.T.M. s’intéressaient au travail et donnaient beaucoup d’activité à leurs hommes.

Circonstances du séjour

Le détachement était  logé  sous la tente.

Durant le mois de juillet le séjour fut rendu assez pénible par les pluies incessantes  sur des tentes qui n’étaient point doublées  et dont les occupants vivaient dans une humidité constante. De plus la nourriture laissait à désirer  au point que le capitaine de vallée  du même intervenir pour obtenir son amélioration.

Au mois d’août  par contre les circonstances changèrent complètement :

  • le temps devint très beau et l’arrivée du 6e  régiment de tirailleurs marocains apporta une amélioration considérable des conditions matérielles,

  • les tentes furent  doublées ce qui chassa l’humidité,

  • les hommes furent nourris de façon remarquable,

  • enfin chacun d’eux fut doté d’une grande couverture  au 15 août.

Difficultés rencontrées

Le travail se révélant facile et exempt de danger, les seules difficultés furent dues à la précarité des communications. Le ravitaillement s’effectuant en effet à dos de mulet par un très mauvais sentier l'on éprouva beaucoup de mal pour amener à pied d’œuvre certains matériaux lourds : concasseur, moteur, rondins des ponceaux…

 

Gradés et sapeurs qui se distinguèrent par leur travail et leur conduite

Caporal Masson                      1er sapeur  mineur Pouzols             2ème sapeur mineur Dejean

Améliorations à apporter

? Pour les travaux :

Il faudrait ravitailler le chantier par camionnette jusqu’à la Moutière. En effet  le ravitaillement s’effectuait en camionnette jusqu’à Bayasse et de là à dos de mulet pendant 6 kilomètres avec une dénivelée de 600 mètres.

   Il existe bien une route depuis le camp de Restefond jusqu’au col de la Moutière qui est carrossable depuis le début du mois d’août suite aux travaux en cours, mais les camionnettes militaires  ne montèrent point cette année de Jausiers à Restefond au motif que la route était dangereuse, ……mais les camionnettes civiles  allèrent bien jusqu’au col de la Moutière.
             Les véhicules militaires ne pourraient-ils pas en faire autant ? Cela simplifierait beaucoup le ravitaillement et éviterait d’entretenir une vingtaine de mulets pour cet usage.
         

  ? Pour l’organisation du cantonnement :

Si le détachement devait encore loger sous la tente, il s’avère nécessaire que celles-ci soient doublées  dès le début. En effet ce que l’on doit craindre à la Moutière ce n’est point le froid mais l’humidité  et le matelas d’air existant entre les deux parois la supprimerait presque complètement.

Réintégration du matériel

Le chantier n’étant point arrêté le matériel est demeuré sur place et a été passé en compte au sergent  Tichensky

Litiges à régler par le conseil d’administration  

Néant

 

                                                                    Le 28 septembre 1932

 

                                                                    Le chef de chantier

Boudol


 

 

                                                             Sous-lieutenant du 4ème Génie de Grenoble

 

Epilogue : En juin  1940  grâce à ces fortifications  les troupes alpines résistèrent victorieusement à l’offensive italienne et les‘’ Alpini ‘’  ne passèrent pas.

 

 

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