L’incorporation

Né 12 décembre 1914, originaire de la Savoie, Paul Gellon est incorporé à la 17e Compagnie du 159e RIA à Château Queyras probablement au cours de l’année 1934 (année de ses 20 ans). Paul Gellon arrive à Château Queyras, dans l’enceinte du château, il se souvient alors que, l’adjudant qui l’accueillit s’exclama à son arrivée  « ah ah ah mes gaillards on va faire de vous des hommes….. !. On est arrivé au 15/9, ils nous ont pas donné d’écussons et quelques temps après ils nous ont donné l’écusson du 72e BAF. »

 Le temps qu’il passe dans le Queyras est occupé essentiellement à l’entraînement en montagne, à l’instruction militaire, au tir au pas de tir du Clôt du Rif …. « On avait été faire des tirs en dessous du col de Vars, on nous a appris au jumelage de mitrailleuses, et ben rappelez vous, moi je me régalais, ça vous démolissais un mur en moins de deux. Ces cours se tiendront du coté de Roche la Croix ».

A partir d’octobre 1935, il intègre le 72e BAF.

Au cours de cette période, boulanger de formation, il occupe un poste au ravitaillement. C’est comme cela qu’il rencontrera celle qui deviendra sa femme, Mlle Chaurand, originaire de Château Queyras. « L’hiver je trouvais toujours moyen pour donner du vin chaud aux gars, alors ça leur faisait plaisir et moi aussi ». Ce vin venait de Gap. … Quand on lui parle du ravitaillement, il se souvient «  les boites de singe, les gars disaient ça on en veut plus, on en veut plus, mais quand les agriculteurs du Haut Queyras venaient pour vendre leurs produits, ils lui glissaient à l’oreille si tu as du singe, mets le de coté, j’en prendrai…. ».

La Drôle de guerre

En septembre 1939, il est mobilisé à Briançon. Il stationne au poste de Clôt Enjaime où il participe aux travaux de l’ouvrage du Barrage Rapide. Il participe aux travaux de terrassements, au coulage du béton, qui il se rappelle était réalisé jour et nuit.

A la suite, il est appelé par son Capitaine en poste au Gondran pour occuper un poste de tireur FM. Il appartient alors à la 2e( ?) compagnie. Au cours de cette période, il séjourna au Janus :  « Je me souviens d’une chose, c’est qu’ils nous ont dit de faire a manger. Avec quoi… débrouillez vous… alors on a pris du bois mort il y a avait un poele immense. C’était pas bon parce que le bois brûlait mal…quand  je suis parti, ils ont réussi a faire du feu… »

Au cours de l’hiver 1939, il séjournera au fort du Château à Briançon (Caserne de Vault)  

La guerre contre l’Italie

Affecté au Gondran, il occupera une position sur les pentes du Chenaillet dans un ouvrage en béton avec 2 autres équipiers. « Y en avait deux qui avaient peur, je leur dis pourquoi avoir peur, on est là, on fait notre boulot.  Apres j’y suis retourné mais Je n’ai jamais retrouvé cet ouvrage… »

Quand on lui parle du Chaberton, il se remémore : « L’artillerie française  tirait sur le Chaberton, les obus effleuraient le Gondran, alors le Chaberton répliquait, à Cervières il y avait un bel ouvrage, les italiens tiraient la dessus. On regardait le Chaberton avec des jumelles et tout d’un coup on a plus rien entendu et on s’est dit que c’était le Chaberton qui venait de capituler. »

Au moment de l’attaque italienne sur les cols frontières de Bousson et Chaussard, « Je me souviens, les italiens ont paumé, l’artillerie tirait dessus, et eux étaient dans un endroit étroit avec des mulets, ils se méfiaient pas, et tout par un coup ça leur est tombé dessus, ça a fait des dégâts ». Il se souvient des flammes du village au Bourget : « on a dit tient ça doit être les italiens qui ont mis le feu pour se débarrasser de nous… ».

Au cours du mois de juin, il se souvient d’un brouillard épais et qu’il entendait des pierres rouler dans le pierrier voisin, mais ils ne tirèrent pas. Le lendemain matin, ils constatèrent que le sommet du Chenaillet était occupé par les italiens. Il se souvient de l’adjudant chef Béraud qui sera fait prisonnier au cours de cet épisode et que certains des hommes de l’adjudant furent alors blessés. Le lendemain, Paul Gellon se replie sur ordre du Capitaine qui lui annonce la fin de la guerre. A la capitulation, il redescendra sur Terre Rouge.

Au cours de son passage au Janus, Paul Gellon se rappelle notamment des italiens morts dans le Ravin de la Mort en contrebas de l’ouvrage [tués par le 91e BCA et les tirs d’arrêt de l’artillerie française dans le Bois de Sestrières].

A la fin de la guerre de 1940, il reviendra sur Lyon où achètera une boulangerie.

 

 

 

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