Article tire du Cor de Chasse
Ce recit illustre les combats du 93e BCA, qui apres son depart du
Queyras, combattit dans la region d'Aix les Bains l'avance allemande sur les
arrieres de l'Armee des Alpes. Afin de completer ce recit, vous pouvez vous
rendre sur l'historique du Bataillon.
Pour en savoir plus...
"... L'attaque des armées
italiennes, les 20 et 21 juin fut stoppée à la frontière. Pour débloquer la
situation, les troupes allemandes descendues par la vallée de la Saône et,
occupant Lyon, décidèrent d'attaquer Grenoble et Chambéry afin de faire
jonction avec les Italiens et prendre ainsi à revers l'Armée des Alpes.
Pour défendre ces deux
villes, un dispositif hâtif est mis en place à Voreppe barrant la vallée de
l'Isère et, de part et d'autre du lac du Bourget, interdisant la marche sur
Chambéry. Le 23, dans la région d'Aix-les-Bains, les Allemands amorcent leur
mouvement de débordement à l'est par le col de Sapenay dont ils s'emparent
sans difficultés et par la Chambotte qui tombe à midi.
Le 93e BCA qui
construisait une ligne de défense dans la région de Corps est transporté le
matin du 23 juin à Aix-les-Bains avec mission d'interdire l'accès à
Chambéry. Il arrive au sud d'Aix-les-Bains vers la fin de la matinée tandis
que les Allemands arrivent au nord.
Le dispositif adopté est le
suivant : les 3 compagnies en ligne :
-
la 1e compagnie : à cheval sur la colline de Tresserve
(sud-ouest immédiat d'Aix-les-Bains), du bord du lac du Bourget à la voie
ferrée exclue,
-
la 2e compagnie : de la voie ferrée, en passant par le golf
jusqu'à la route nationale de Chambéry incluse,
-
la 3e compagnie : du village de Drumettaz (sud-est immédiat
d'Aix-les-Bains) au bas des pentes du Revard, dispositif prolongé par des
éléments venus de Lyon,
-
la CA : répartie entre les trois compagnies.
-
réserve : une section plus un groupe de combat sur la 1e
compagnie.
Des retranchements et
occupations de bâtiments sont réalisés. De plus, l'ordre vient de procéder à
des abattis sur toute la ligne et d'établir des barrages dont la conséquence
est d'indiquer nos emplacements.
En outre, des civils ou
paysans circulent devant nos lignes, prétendant qu'ils se rendent à
Aix-les-Bains, pour y travailler ? ... Il est nécessaire de faire tirer pour
arrêter ces mouvements.
Dans l'après-midi du 23
juin, un F.M. prend sous son feu un groupe de motocyclistes allemands sur la
route du bord du lac. Un Allemand est tué et un deuxième saute dans le lac
avec sa machine.
L'action véritable commence
dans la matinée du 24. Un groupe de combat, sur la pente face au lac, est
coiffé en lisière d'un taillis par les Allemands. Le sous-lieutenant Uldry
peut s'échapper et donner l'alarme. Une partie du groupe est faite
prisonnière.
De part et d'autre sont
appliqués des tirs de mortiers. Les Allemands tirant exactement en suivant
les lignes des 1e et 2e compagnies. Au cours de
l'engagement, l'adjudant Grusbot de la 1e compagnie et le
sous-lieutenant Lery de la 2e compagnie sont tués.
Le bombardement cesse au
commencement de l'après-midi. Les Allemands arrivent alors en colonne
motorisée sur la route nationale. La section de la 2e compagnie,
lieutenant Vaysette, la prend sous son feu et les Allemands s'abritent dans
les fossés et le long de la route derrière leurs voitures. La section
contre-attaque par échelons tout en tirant les Allemands se replient. Le feu
dure une partie de l'après-midi. Les mortiers et la pièce de 75 en batterie
à Sonnaz tirent sur les rassemblements stationnés dans le champ de course et
vers le soir le feu s'arrête.
Il y a encore dans la nuit
une patrouille de la 1e compagnie qui se heurte à l'entrée sud de
Tresserve à un poste allemand, lui tuant un homme, puis à minuit, c'est
l'armistice.
La mission du bataillon
était remplie. L'ennemi n'avait pas atteint Chambéry..." |