Chalets des Thures : Novembre 1944

 

 
  Le Bataillon Berthier est en charge de la defense des 3 axes suivant : col des Thures, col de l’Echelle et col des Acles (Almanach du combattant). Le col des Thures est defendu par un dispositif d’une trentaine d’hommes sous les ordres du sous lieutenant Labouche au chalet des Thures et un poste avance a Grange Chevillote sur le versant du Col des Thures situe en territoire Italien a une heure et demi de marche du poste des Thures et relie par un fil telephonique. L’appui direct d’artillerie est assure par les 2 "75 de montagne" du fort de l’Olive et la section de mortier de 81 mm commandee par le Sergent Chef Rouchel (4eme DMM). Le PC de la compagnie du lieutenant Sommeron est au Salle (sud de Nevache), distant de 2 a 3 heures de marche des Thures.

 
 

 Poste des Thures vu de l'Aiguille Rouge. On distingue dans le bas le thalweg dont il est fait mention dans la suite du texte. Les blocs ont disparu, les pierres ayant ete reutilise pour la fabrication de la maisonette sur la droite.

 
 

Le dispositif de defense

Le poste des Thures est constitue de 3 abris et d’un PC en pierres seches et rondins et une muraille de pierre, rondins relie les different blocs. Cependant aucun parados n’est prevu pour proteger des explosions a l’interieur meme du bastion. Le point faible de ce dispositif est un angle mort offert par le ruisseau qui draine le plateau des Thures du nord vers le sud et longe parallelement le dispositif du groupe 1 au 2. Le sud du dispositif se defend par lui meme de part le terrain qui descend en eboulis vers la combe des Thures.

En ce qui concerne Grange Chevillot, les 14 hommes du poste sont loges dans une vieille ferme d’alpage dont ni la construction ni l’emplacement n’en font un emplacement solide et facile a defendre. En effet, en contrebas de la ferme un angle mort a abrite parfaitement les assaillants (grande quantite de balles de calibre allemand retrouvees a cet endroit) et au nord est de la ferme un replis de terrain (lame chargeur de Mauser trouve) offre une protection parfaite enfin, le sud de la ferme suplombe l’ouvrage. A la fin des combats, de part sa construction jamais prevu pour subir un tel assaut, la ferme sera retrouvee avec son toit completement effondree a la suite des combats.

L’attaque

Ce chapitre est un resume des recits du Sous Lieutenant Labouche et du Sous Lieutenant Prevost paru dans l’almanach du combattant.

 
 

Le poste des Thures

L’attaque a lieu le 29 Novembre au matin vers 5 heures. Le poste 1 est le premier au contact et sera la cible de la premiere attaque allemande axee Nord/Sud qui bat le blockhaus 1 avec ses mitrailleuses et ses mortiers. Lors de cet engagement le tireur FM est tue et le servant blesse. Le lieutenant Sommeron est contacte par telephone des les premiers coups de feu echange pour obtenir un appui d’artillerie et de mortiers. A la faveur de l’attaque sur le Groupe 1 une partie des assaillants bien camoufles par leurs tenues blanche se dissimulent le long du thalweg longeant le Groupe 1, PC et groupe 2. Dans la valle de Nevache, le Lieutenant Sommeron se porte en renfort avec 2 sections sur les Thures par le bois de Saint Hyppolytes pendant que la section de mortiers se met en marche pour s’installer sur ses emplacements de tir au nord de Sallé.

Une deuxieme attaque, a la faveur du thalweg se concentre sur le PC et le groupe 2. Le groupe 3 ne signale pas d’encerclement par l’ouest et le sud est naturellement protégé par le relief. Les differents groupes resistent tant bien que mal avec des FM qui s’enrayent frequemment et des grenades defensives dont l’efficacite est particulierement reduite par l’epaisseur de neige. Le Sous Lieutenant est alors blesse par une pierre cassee par un obus tombant sur le PC et quand il recouvre ses esprits, il se rend compte qu’un des assaillants conscient de la faiblesse de la defense invective ses hommes pour un troisieme assaut dresse sur le PC. Heureusement 2 allemands sont touches et leurs cris reduisent l’ardeur de leurs camarades.

 

 
 

Finalement, le troisieme assaut ayant echoue, les allemands se replient couverts par des tirs de mortiers et de mitrailleuses. Ce n’est qu’apres ces 2 heures de combat que les renforts arrivent, pris sous le feu des mitrailleuses allemandes a leur debouche sur le plateau et le mortiers amis poursuivent les allemands dans leur retraite sur le col des Thures (sans grande efficacite). L’artillerie du fort de l’Olive ne sera jamais rentree en action au cours du combat bien qu’elle ait une vision directe sur le plateau des Thures. Les pertes du poste sont de 3 tues et de 6 blesses dont 2 graves. Du cote allemand, le poste releve 4 morts ainsi qu’un blesse qui decede de ses blessures un peu plus tard.

Soucieux du devenir du poste de Grange Chevilotte, le Lieutenant Sommeron prend la tete d’un detachement qui, bloque par les tirs allemands sur le plateau, emprunte un chemin a l’ouest qui surplombe le col des Thures. 2 corps seront releves parmis les decombres du poste avance celui du caporal chef Coignet et du sergent Viggiani et un blesse grave , le soldat Meunier, que les allemands ont laisse avec une couverture, un peu de nourriture et un paquet de cigarettes.

 
 

Le poste avance de Grange Chevillotte

L’attaque aura lieu a 5 heures en meme temps que l’assaut sur les Thures et des le debut de l’attaque les 2 sous officiers sont tues. Le combat dura jusqu’a 13 heures soient en tout 8 heures de combat et se solda par 9 blesses parmi les 12 hommes du poste et 2 morts et au moins 2 tues chez les allemands. Les hommes du poste furent internes et liberes en mai 1945. Au court d’une campagne de detection sur le site, a ete trouve un eclat d’obus de tres gros calibre sur le site. S’agirait-il de la batterie de Cesana de 420 mm qui serait entree en action ? A l’heure actuelle, il ne reste plus qu’un seul temoin de cet episode de Grange Chevilotte qui pourrait connaitre la reponse.

 

 

 

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